Avec près de 6000 étudiants étrangers sur son campus, dont plus de 2500 français, l’Université de Montréal attire les élèves du monde entier. Pour les recruter et aussi les accompagner, l’établissement déploie un processus d’admission qui se veut simple et transparent.
Leur bac en poche, ils sont nombreux, chaque année, à mettre le cap sur une nouvelle vie de l’autre côté de l’Atlantique. À l’automne 2024, plus de 500 étudiants français ont fait leur rentrée à l’Université de Montréal (UdeM), au Québec (Canada), avec des centaines d’autres élèves venus des quatre coins du monde.
Une attractivité qui ne faiblit pas et que l’établissement francophone cultive avec soin, considérant la diversité ainsi que le multiculturalisme sur son campus comme l’un des facteurs essentiels à son rayonnement. Pour cela, l’UdeM met les bouchées doubles pour convaincre ses futures recrues de venir étudier dans l’une de ses 13 facultés ou ses 2 écoles affiliées (HEC Montréal et Polytechnique Montréal).
En chiffres : les étudiants internationaux à l’UdeM6 379 étudiants internationaux inscrits à l’UdeM2587 étudiants internationaux français2974 candidats internationaux français pour 539 admisSource : Université de Montréal (chiffres pour l’année 2024-2025) |
Lors d’une conférence de presse à Paris, mardi 14 janvier, l’institution a présenté ses modalités d’admission et d’insertion pour les étudiants étrangers. Celles-ci se veulent fidèles à la pédagogie que défend l’UdeM, à savoir une vision “flexible, accessible et orientée vers l’épanouissement des étudiants”, explique Michèle Glémeau, directrice générale de l’admission et du recrutement de l’UdeM. On fait le point.
Décryptage
Pourquoi le Québec attire-t-il autant les étudiants français ?
Un processus d’admission simplifié et transparent
Ces dernières années, l’Université de Montréal a fait évoluer son processus de sélection et d’admission. L’établissement a rapidement compris l’importance de “s’adapter à la réalité des étudiants”, retrace Michèle Glémeau. Dans cette optique, l’UdeM s’est entourée des interlocuteurs les plus à même de comprendre les candidats : ses propres étudiants, en recrutant et en formant des étudiants ambassadeurs.
Les filières les plus populaires auprès des candidats français à l’UdeM droit économie- politique études internationales sciences politiques architecture criminologie sciences de la communication psychologie sciences de la vie |
C’est sur la base de l’expérience de ces derniers que l’UdeM a pensé son processus d’admission du point de vue de l’utilisateur. Celui-ci suit trois grands axes :
- Processus simplifié : dépôt d’une demande en 3 étapes, 30 minutes. “On a alors repensé notre site candidat et on a multiplié nos canaux de communication, animés par nos étudiants ambassadeurs”, énumère la directrice des admissions.
- Focus sur l’orientation : jusqu’à 10 choix de programmes, sans hiérarchisation requise. Pour aider les candidats à choisir le bon programme, l’UdeM a aussi développé plusieurs outils. Les lycéens français peuvent par exemple utiliser le “Bac-à-Bac”, pour comprendre les équivalences entre le bac français et les programmes québécois de premier cycle. “L’objectif final, c’est d’avoir le bon candidat dans le bon programme”, glisse la responsable.
- Transparence : les critères d’admission sont ainsi clairement définis sur chacune des fiches programmes. En cas de rejet d’un dossier, l’UdeM attache une importance particulière à en expliquer les raisons. “Les étudiants nous ont fait comprendre qu’on avait entre les mains leur projet de vie”, souligne Michèle Glémeau, ajoutant que les délais de réponse ont été raccourcis à 2 jours, contre 3 à 5 jours auparavant.
“Quand un candidat rentre dans un service d’admission pour la première fois, les premières personnes rencontrées sont les étudiants ambassadeurs”, insiste encore Michèle Glémeau. Un fil rouge pour les candidats, étrangers notamment, qu’ils ne quittent pas au moment de leur intégration et tout au long de leur cursus.
De l’admission à l’intégration : un accompagnement renforcé
Car une fois admis, les étudiants étrangers ne sont pas au bout de leurs peines. “On sait que le processus d’immigration est ultra complexe”, reconnaît Michèle Glémeau. Dès le mois de mars, elle retourne en France avec son équipe et des étudiants ambassadeurs pour rencontrer les admis,répondre à leurs questions et à celles de leurs familles.
Ensuite, des initiatives sont déployées dès l’été pour accompagner les nouveaux étudiants : mentorat, jumelage, semaine d’intégration… “Tout un dispositif est mis en place pour les accompagner, du moment où ils commencent à s’intéresser à l’UdeM jusqu’à la fin de leur première année”, assure-elle.
Un accompagnement renforcé, qui permet à l’Université de Montréal de ne pas s’inquiéter de la politique de restriction des visas d’étudiants étrangers décidée par le gouvernement Trudeau l’année dernière. “Le gouvernement est en train de resserrer le processus de sélection des candidats de nos universités”, analyse Michèle Glémeau. “Il ne veut pas que les universités se retrouvent avec des étudiants internationaux sans solution de logement ou d’accompagnement dans leur intégration”, ajoute-t-elle.
Le seul impact que cette réforme pourrait avoir sur l’UdeM, selon elle, serait l’imposition d’un quota, mais qui respecterait le volume actuel d’intégration d’étudiants étrangers.
Partir Étudier au Québec